Le marché du travail et son évolution sont au cœur du
débat et des actions économiques. Tous les acteurs sont concernés par ces mutations.
Les réponses à ces dernières sont multiples et impactent à leur tour l’ensemble
des acteurs.
1. Identifier les acteurs principaux du marché du travail : entreprises et travailleurs
A. Le marché du travail, lieu de rencontre entre
travailleurs et entreprises
Le marché
du travail est le lieu de rencontre entre travailleurs et entreprises. Il
répond aux mêmes mécanismes de fonctionnement que les autres marchés principaux,
à savoir le marché des capitaux et le marché des biens et services. Il y a d'un
côté une demande de travail, constituée par les entreprises qui souhaitent
embaucher, et de l'autre côté une offre de travail, constituée par les
salariés.
Les
contraintes rencontrées par les entreprises sont principalement quantitatives
(en nombre de salariés demandés) et qualitatives, notamment en termes
d’adéquation des postes demandés avec le profil des salariés. Comme sur tous les
marchés, le prix est l’indicateur qui mène à l’équilibre. Le salaire se fixe selon les règles du marché, par la
confrontation de l’offre et de la demande. Le déséquilibre se manifeste par une
augmentation ou une diminution du salaire lorsque la demande est supérieure ou
inférieure à l’offre.
B. La multitude des formes d’utilisation du marché
du travail
Le besoin en travail exprimé par les entreprises peut
prendre plusieurs formes, que ce soit au niveau des compétences mobilisées ou
de la nature du travail. Les entreprises ne peuvent, dans la réalité, que
rarement trouver le profil exact, idéal. Elles doivent composer avec le travail
offert par les salariés (compétences, formation, mobilité…). Cela conduit de
fait à considérer une multiplicité de marchés du travail en fonction de ces
différents éléments.
2. Caractériser les relations entre les entreprises et les travailleurs
A. Des
relations qui évoluent en fonction de la conjoncture
Les relations entre entreprises et travailleurs
diffèrent en fonction de la conjoncture. L’enjeu principal réside dans le degré
de flexibilité du marché du travail. Les entreprises peuvent ajuster le montant
des salaires et le niveau des embauches en fonction de leur activité et de la
conjoncture. Il est cependant intéressant de noter que cette flexibilité des
salaires ne semble profiter qu’aux entreprises. En cas de situation plus favorable
concernant leur activité, les entreprises n’augmentent pas significativement
les salaires proposés aux travailleurs. Ainsi, cette flexibilité a comme
conséquence un dualisme du marché du travail. Cela signifie que le marché du
travail n’est pas unique, mais qu’il se compose de deux segments. L’un est
constitué d’individus en CDD ou en CTT, qui rencontrent des difficultés
économiques et sociales, et qui sont fortement exposés aux variations de
l’activité des entreprises. L’autre est composé d’individus en CDI, qui sont
moins exposés à la flexibilité du marché du travail. L'intégration des
technologies du numérique fait apparaître un nouveau phénomène : la
polarisation de l'emploi, qui se traduit par une augmentation des emplois très et
très peu qualifiés, au détriment des emplois moyennement qualifiés.
B. Des relations qui varient selon les pays
Selon les
pays, les travailleurs et les entreprises ne font pas face au même contexte
institutionnel. Les spécificités du marché du travail en France le distinguent
de celui des autres pays. Le marché du travail français, malgré un Code du
travail jugé trop rigide, est perçu comme plus flexible que d’autres marchés du
travail européens. Il est construit sur un ensemble de règles voulues protectrices
pour le salarié. Il vise à produire un équilibre entre protection des salariés
et réponse au besoin de flexibilité des entreprises. Son appréciation diffère
cependant entre les différents acteurs qui y participent.
3. Situer les salariés et les entreprises dans les politiques de l’emploi
A. La
baisse du chômage : objectif principal des pouvoirs publics
La baisse du chômage est l’objectif principal des
pouvoirs publics. L’indicateur utilisé est le taux de chômage, qui est le
rapport entre le nombre d'individus étant au chômage et le nombre total
d'actifs. Un chômeur est un individu sans emploi, à la recherche d’un emploi et
disponible immédiatement pour l’occuper. Le taux d’emploi est quant à lui le
rapport entre le nombre d'individus ayant un emploi, et le nombre total
d'individus. Ces deux indicateurs sont complémentaires dans l’appréciation de
la conjecture du marché du travail et de l’efficacité des politiques publiques
en matière d'emploi.
L’État combine deux types de politiques de
l’emploi : les politiques dites « actives », qui visent à
accroître la quantité d’emplois dans l’économie, et les politiques dites « passives »,
dont l’objectif est le traitement social des situations de chômage des
travailleurs. L’amélioration d’un service public de l’emploi (Pôle emploi), le
développement de dispositifs de formation professionnelle pour améliorer
l’employabilité des personnes sans emploi, l’abaissement des charges sociales,
etc., sont des illustrations de mesures de politique active. Les mesures de politique
passive concernent l’indemnisation et l’accompagnement des personnes sans
emploi, qui visent à maintenir un niveau de vie supportable durant les périodes
de chômage.
B. Les
mesures prises par l’État
Les mesures
prises par l’État sont principalement la mise en œuvre de réformes en
réponse aux mutations du marché du travail. La formation professionnelle est
souvent au cœur des mesures prises par l’État, qui finance et incite à la
création de nouveaux dispositifs, jugés plus efficaces. L’objectif est de développer
l’employabilité des travailleurs par une mise en adéquation de leurs
compétences avec les besoins des entreprises.
Parmi d'autres mesures innovantes, l’idée d’un revenu
universel (allocation versée chaque mois à tous les citoyens français sans
condition d’âge ou de revenu), inspirée de mesures expérimentales dans d’autres
pays, est une proposition de réponse aux mutations du marché du travail.
Différents points de vue s’opposent cependant sur ses conditions d’application
(profil des bénéficiaires, montant, mode de financement).
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