Détente

T32 : Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ?


 

 





 DONDERO BRUNO, 2014. Introduction au droit des entreprises - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Vidéo - Canal-U. 2014.

Disponible à l’adresse : https://www.canal-u.tv/video/universite_paris_1_pantheon_sorbonne/introduction_au_droit_des_entreprises.1309

 

DONDERO BRUNO, 2014. Les sociétés commerciales – généralités - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Vidéo - Canal-U. 2014.

Disponible à l’adresse : https://www.canal-u.tv/video/universite_paris_1_pantheon_sorbonne/les_societes_commerciales_generalites.15354

 

DONDERO BRUNO, 2014. La SA - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Vidéo - Canal-U. 2014.

Disponible à l’adresse : https://www.canal-u.tv/video/universite_paris_1_pantheon_sorbonne/la_sa.15356

 

DONDERO BRUNO, 2014. La SAS - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Vidéo - Canal-U. 2014. Disponible à l’adresse : https://www.canal-u.tv/video/universite_paris_1_pantheon_sorbonne/la_sas.15357

 

DONDERO BRUNO, 2014. La SARL - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Vidéo - Canal-U. 2014. Disponible à l’adresse : https://www.canal-u.tv/video/universite_paris_1_pantheon_sorbonne/la_sarl.15355

 

DONDERO BRUNO, 2014. Les coopératives, les associations, les GIE - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Vidéo - Canal-U. 2014.

Disponible à l’adresse : https://www.canal-u.tv/video/universite_paris_1_pantheon_sorbonne/les_cooperatives_les_associations_les_gie.15358



La structure juridique est le cadre légal de l’activité de l’entrepreneur. Choisir une structure juridique pour l'entreprise s’effectue à partir de différents critères qui peuvent être convoqués à différents moments de la vie de l’entreprise : à sa création et au cours de son évolution. Différentes motivations peuvent ainsi conduire au choix d’une structure juridique et/ou à son évolution.

1. Le choix d’une structure juridique pour entreprendre

A. La création de l'entreprise individuelle

Pour la création d'une entreprise individuelle, aucun capital social n'est nécessaire. Puisque c'est l'entrepreneur qui verse des fonds pour son entreprise, le patrimoine de l’entreprise est confondu avec celui de l’entrepreneur. Étant seul aux commandes, l’entrepreneur a la faculté de prendre toutes les décisions pour son entreprise, à l'inverse des sociétés où le pouvoir est réparti entre les actionnaires et les dirigeants.

Pour constituer son entreprise individuelle, les formalités sont très simplifiées : des statuts ne sont pas nécessaires et un simple dossier est à déposer au centre de formalités des entreprises. L’entreprise individuelle ne nécessite en cours de vie aucun formalisme juridique particulier (contrairement aux sociétés) et l’entrepreneur individuel n'est pas obligé de déposer annuellement ses comptes annuels au greffe.

L’entreprise individuelle s’adresse donc en priorité à des créateurs d’entreprise ayant une activité peu développée. Contrairement à la société, l’entreprise individuelle ne dispose pas de la personnalité juridique. La confusion des patrimoines peut engendrer des risques contre lesquels l'entrepreneur peut se prémunir.

 

B. La protection de l'entrepreneur individuel

En cas de difficultés, l'entrepreneur individuel est le seul responsable de tous les engagements pris sur les biens qui font partie de son patrimoine, mais il existe des modalités particulières pour protéger son patrimoine. Tout d'abord, la résidence principale de l'entrepreneur individuel est de droit insaisissable par ses créanciers professionnels. Ensuite, une déclaration d'insaisissabilité peut être effectuée devant un notaire, ce qui permet de protéger les biens fonciers bâtis et non bâtis non affectés à l'usage professionnel. Les créanciers professionnels ne pourront pas saisir les biens mentionnés dans la déclaration d'insaisissabilité.

Pour une protection plus large du patrimoine de l’entrepreneur, l'EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée) permet à l'entrepreneur individuel d'affecter des biens à son activité professionnelle et de limiter sa responsabilité. Il dispose ainsi d’un patrimoine personnel et d’un patrimoine professionnel (le patrimoine d’affectation). En cas de difficultés, seul le patrimoine d’affectation pourra être saisi par les créanciers de l’entreprise.

2. La nécessité de faire évoluer la structure juridique

A. Le choix de la société pour entreprendre

Les besoins de financement, la volonté de limiter sa responsabilité ou de bénéficier d’un statut social ou fiscal plus avantageux peuvent conduire l’entrepreneur individuel à créer une société. La société créée sera bien souvent une société unipersonnelle (EURL ou SASU), mais l’entrepreneur peut également décider de s’associer et de créer une SARL (société à responsabilité limitée), voire une SAS (société par actions simplifiées) ou une SA (société anonyme) si les conditions relatives au capital et au nombre d’associés peuvent être respectées. Sur un plan juridique, le passage de l'entreprise individuelle en société présente l'avantage de créer une nouvelle personnalité juridique. Ainsi, contrairement à l'entreprise individuelle, la société est dotée d'un patrimoine propre. Les dettes de la société ne peuvent pas faire l'objet de poursuites sur le patrimoine personnel des associés ou dirigeant.

Seul le passage au statut de société anonyme (SA) permet l’appel public à l’épargne par une introduction en bourse. Les actions d’une SA sont facilement négociables, les actionnaires peuvent aisément entrer ou quitter la société.

 

B. Le statut social du dirigeant et le statut fiscal de l'entreprise

En fonction de la structure juridique adoptée, le dirigeant peut opter pour deux statuts différents. L'entrepreneur individuel et le gérant-associé majoritaire de la SARL bénéficient du statut de travailleur non salarié (TNS). Ce statut permet globalement d’avoir des charges sociales moins élevées que celles payées par un dirigeant assimilé salarié, mais cela nécessite de mettre en place une couverture complémentaire par l'entrepreneur afin de bénéficier d'une protection sociale plus importante.

Dans les autres situations (président de SAS ou de SASU, gérant-associé minoritaire de SARL ou dirigeant d'une SA), l'entrepreneur pourra prétendre au statut de travailleur assimilé afin de bénéficier de la même protection sociale (à l’exception du chômage) que celle prévues pour les salariés, qui est beaucoup plus complète que celle des TNS.

 

Sur un plan fiscal, deux régimes coexistent : la structure juridique peut être soumise à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés. Lorsque la structure est soumise à l'impôt sur le revenu (IR), tout le chiffre d'affaires est imposé au titre de l’impôt sur le revenu. Selon le montant du revenu imposable, le taux d’imposition peut atteindre 45 % des revenus perçus. Dans le cas d’une entreprise qui commence une activité avec un faible chiffre d'affaires ou d'un entrepreneur réalisant des pertes sur son revenu global, l’IR peut être l'option la plus intéressante.

Lorsque la structure est soumise à l'impôt sur les sociétés (IS), seuls les bénéfices sont imposés (à hauteur de 15 % pour les 38 120 premiers euros et 28 % au-delà). Les associés ou actionnaires ne sont imposables qu’au titre des dividendes qui leur sont distribués, cette fiscalité s'avérant beaucoup plus intéressante lorsque le chiffre d'affaires augmente.

3. Les formes juridiques de l’économie sociale et solidaire

Les SCOP et les mutuelles sont deux structures juridiques qui font partie de l'économie sociale et solidaire

 

A. La société coopérative et participative (SCOP)

Une SCOP est une société coopérative ayant le statut de la SA, la SARL ou la SAS et dont les salariés sont associés majoritaires. Une SCOP peut être créée dans tous les secteurs d'activités (commerce, industrie, artisanat…) ainsi que dans certaines professions libérales réglementées (architectes, géomètres-experts).

Les salariés y sont associés majoritaires et détiennent au moins 51 % du capital social et 65 % des droits de vote. Le droit de vote au conseil d'administration est attaché à la personne de l'associé, et non proportionnel à la part de capital qu'il détient. Le principe est le suivant : 1 associé = 1 voix, quel que soit le montant de l'apport en capital de chacun.

Les bénéfices de la SCOP sont répartis entre trois parts :

- les associés doivent affecter au moins 15 % des bénéfices à la constitution de la réserve légale et au moins 1 % à la réserve statutaire (fonds de développement) ;

- une part d'au moins 25 % est affectée aux salariés, qu'ils soient associés ou non ;

- les associés doivent percevoir une part des bénéfices qui ne peut pas être supérieure aux réserves, ni aux parts octroyées aux salariés.

Lors de la reprise de la SCOP par ses salariés, les contrats de travail sont maintenus, quelle que soit leur nature (CDI, CDD, VRP, contrats aidés par exemple), sauf procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire.

 

B. Le fonctionnement des mutuelles

La mutuelle est un groupement ayant la capacité civile et dont la création est soumise à déclaration. Le statut de la mutuelle relève du principe de l'autogestion : chaque adhérent peut voter et désigner les adhérents qui seront les plus aptes à siéger au conseil d’administration. La mutuelle poursuit un but non lucratif mené dans l'intérêt de ses membres (vers des actions de prévoyance, de solidarité et d'entraide) moyennant le versement d'une cotisation.




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