1. L’impact des parties prenantes sur les processus de l’entreprise
Un processus est un ensemble d’opérations permettant
d’aboutir à un résultat. Par exemple, le recrutement est un processus car il
est composé de diverses opérations : identification des compétences
recherchées, rédaction d’un offre d’emploi, analyse des CV, organisation des
entretiens, sélection du candidat.
L’AFNOR (Association
française de normalisation) distingue trois types de processus.
|
Définition |
Les processus
productifs |
Ils correspondent à la réalisation du bien ou du
service relatif au cœur de métier de l'entreprise. |
Les processus de
support |
Ils assurent la gestion des ressources de
l’entreprise. |
Les processus de
pilotage |
Ils sont relatifs à la prise de décision. |
Les parties prenantes de l’entreprise (salariés,
fournisseurs, clients…) ont des attentes spécifiques. L’entreprise doit
répondre à ces attentes pour s’assurer de leur adhésion. En ce sens, elle
adapte ses processus.
Les sociologues Michel Crozier et Erhard Friedberg ont
montré que certains acteurs au sein de l’entreprise disposent d’une forme de
pouvoir pouvant impacter les processus de l’entreprise. Par exemple, un
ingénieur dans une PME, qui est le seul salarié à disposer d’une expertise
particulière en termes de conception automobile, rend l’entreprise dépendante
de son savoir-faire. Cela créé une zone d’incertitude dans le processus de
production car l’ingénieur peut à tout moment mettre cette forme de pouvoir en
avant pour négocier des avantages personnels sous peine de quitter
l’entreprise.
2. La mobilisation des ressources et compétences
L’entreprise dispose d’un
ensemble de ressources qui lui permettent de fonctionner. Ces ressources
peuvent être classées en deux catégories :
|
Définition |
Exemple |
Les ressources
tangibles |
Ce sont des ressources que l’on peut toucher
(palpables) ou percevoir de manière évidente. |
Les ressources financières, les ressources humaines
(salariés et dirigeants), le matériel (bâtiments, machines…), etc. |
Les ressources
intangibles |
Ce sont des ressources que l’on ne peut pas toucher
(non palpables) et qui sont plus abstraites. |
Les ressources technologiques (brevets, logiciels…),
la marque, la réputation de l’entreprise, sa notoriété, les compétences de
ses salariés, etc. |
Les compétences sont pour
l’entreprise des ressources qui émanent directement de ses ressources humaines.
On distingue deux types de compétences.
|
Définition |
Les compétences
individuelles |
Ce sont l’ensemble des savoirs (connaissances),
savoir-faire (expériences et maitrise d’une activité) et savoir-être
(attitudes et comportements) mobilisables pour accomplir un objectif donné. |
Les compétences
collectives |
Ce sont l’ensemble des compétences mises au service
du collectif pour accroître la capacité de l’entreprise à maîtriser un
processus de travail. |
La mise en œuvre des compétences dans une entreprise
entraîne un effet d’expérience. L’effet d’expérience, c’est le fait que le coût
unitaire de production d’un produit diminue au fur et à mesure que les volumes
augmentent, mais sans pour autant que cette diminution provienne d’une économie
d’échelle.
L’effet d’expérience résulte donc :
- d’un effet d’apprentissage : on constate une
amélioration de la productivité des salariés à force de répéter les
tâches (ils deviennent de plus en plus habiles pour réaliser leur travail)
;
- d’une amélioration des processus : on constate
une simplification des processus à force d’expérimenter.
3. Le management des ressources et compétences de l’entreprise
L’organisation des ressources suppose la
prise de décision par les différents niveaux de management : au niveau
opérationnel, tactique et stratégique.
|
Management opérationnel |
Management tactique |
Management stratégique |
Prises par |
Les employés |
Les managers |
La direction |
Effets |
Décisions peu risquées et prises au quotidien pour
le bon fonctionnement de l’entreprise. Elles sont facilement réversibles. |
Décisions relatives à la mise en œuvre des moyens.
Elles sont réversibles, mais coûteuses. |
Décisions rares et risquées qui engagent l’avenir de
l’entreprise. Elles sont en général irréversibles. |
Temporalité |
Court terme |
Moyen terme |
Long terme |
Exemple |
Un salarié de grande distribution décide de modifier
l’implantation de ses produits dans son rayon |
Le directeur marketing décide d’envoyer 3 salariés
en formation sur le marketing digital. |
Un dirigeant décide de commercialiser ses produits à
l’international. |
Le dirigeant doit déterminer la structure la plus propice
pour lui permettre d’assurer et de contrôler les activités. Traditionnellement,
les entreprises optent pour des structures classiques :
- la structure
entrepreneuriale où le dirigeant est au centre de la coordination des
tâches. C’est une structure adaptée aux petites entreprises ;
- la structure
fonctionnelle organisée par fonction (production, marketing, ressources
humaines, comptabilité…) ;
- la structure
divisionnelle organisée par division (Asie, Europe, Amérique, etc.) ;
- la structure
matricielle qui combine fonction et division (un salariés peut par exemple
travailler dans la production dans le secteur Europe).
Il existe aussi des structures plus flexibles permettant de
s’adapter à l’environnement en perpétuelles mutations :
- la structure en
réseau est composée d’une entreprise à la tête du réseau et d’une multitude
d’autres entreprises dites partenaires qui œuvrent pour elle. Cette structure
est généralement adoptée à la suite de choix d’externalisation d’une entreprise
qui souhaite se débarrasser de certaines activités pour se concentrer sur ce
qu’elle sait faire de mieux ;
- la structure
par projet consiste pour l’entreprise à se structurer autour de projets.
L’équipe formée autour d’un projet est composée de salariés aux compétences
différentes et complémentaires (par exemple une personne spécialisée dans le
marketing, un ingénieur, un designer…). Cette forme de structure favorise les
échanges et permet d’innover. Elle est évolutive puisque lorsqu’un projet est
achevé, l’équipe est dissoute et chaque membre va être greffé à un projet ou va
être à l’origine d’un nouveau projet.
Au sein de la structure, l’entreprise met en place des mécanismes de
coordination pour coordonner le travail. Le sociologue des organisations Henry Mintzberg
en distingue six :
- l’ajustement
mutuel : les
salariés se coordonnent eux-mêmes en échangeant, sans formalités ;
- la supervision
directe : un
manager donne des ordres à plusieurs salariés, ces derniers suivent les
instructions ;
- la standardisation des
résultats : des objectifs sont formulés par la direction. Les salariés
sont libres de s’organiser sans contrainte mais doivent atteindre les objectifs
;
- la standardisation des
procédés : des règles de travail sont édictées et les salariés les suivent
scrupuleusement ;
- la standardisation des
qualifications : recrutement
de salariés aux savoirs et compétences uniformes pour qu’ils se coordonnent
d’eux-mêmes ;
- la standardisation des
normes : le travail est dicté
« culturellement » par l’existence de croyances partagées.
Les managers ont un rôle opérationnel visant
à gérer les ressources humaines au quotidien. Le psychologue américain Rensis Likert
distingue quatre styles de direction :
- le style autoritaire : le manager fonde son action sur
la crainte et donne des ordres qui doivent être respectés. La communication est
à sens unique ;
- le style paternaliste : le manager fonde son action sur la sanction et la
récompense, il est strict mais proche de ses collaborateurs ;
- le style consultatif : le manager écoute ses subordonnés avant de prendre des
décisions, mais ces derniers ont peu d’influence ;
- le style participatif : les subordonnés participent à la prise de décision. La
coopération est de mise et l’information circule librement.
Il
n’existe pas de meilleur style de direction. Néanmoins, certains sont plus
adaptés à certains contextes (à l’environnement, à la culture d’entreprise, à
la personnalité du dirigeant, etc.).
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